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Le plus grand forum virtuel consacré au vin a rassemblé près de 170 intervenants originaires des cinq continents, afin d’aborder les conséquences de la crise climatique sur le secteur viticole.
Que fait le secteur du vin face au changement climatique ? C’est à cette question synthétique et essentielle que le Green Wine Future 2022 ambitionnait de répondre. Organisé du 23 au 26 mai dernier, ce forum virtuel a rassemblé près de 170 intervenants, originaires de huit grandes régions viticoles à travers le monde (France, Espagne, Portugal, Afrique du Sud, Chili, Californie, Australie, et Nouvelle-Zélande).
Au total, 16 présentations et 24 tables-rondes ont rassemblé les plus grands spécialistes du vin à l’échelle mondiale, qu’il s’agisse de producteurs, de chercheurs, ou encore d’analystes. Bousculant les frontières physiques et temporelles, l’événement a rassemblé des spécialistes résidant de la Nouvelle-Zélande à la Californie, soit l’équivalent de sept fuseaux horaires. Le Green Wine Future 2022 est d’ailleurs à ce jour le plus grand rendez-vous de conférences en ligne consacrées exclusivement au vin.
Le dérèglement climatique au coeur des débats
L’objectif n’était pas de débattre uniquement des conséquences dramatiques du dérèglement climatique sur la production de vin, mais bien d’aller de l’avant en évoquant des initiatives ayant un impact positif sur l’environnement. Qu’il s’agisse de viticulture régénérative ou de pratiques œnologiques durables, de séquestration de carbone ou du futur de l’œnotourisme, de préservation de l’eau ou encore du modèle économique de l’agriculture raisonnée, toutes les grandes questions concernant l’avenir du secteur viticole ont été abordées. Au-delà de ces discussions passionnantes et érudites, le Green Wine Future 2022 a surtout été l’occasion de créer un espace de débat et une dynamique capables de fédérer l’ensemble des acteurs du vin au niveau international autour des enjeux liés à la crise climatique.
Une prise de conscience
Depuis plusieurs années, le secteur viticole a pris acte que son modèle de production et de vente devait évoluer pour préserver les sols et la biodiversité sur le long terme. Pour survivre, il doit donc absolument changer. « On peut être un homme d’affaires tout en respectant l’environnement », a notamment insisté Clarence Louie, chef de la tribu des Osoyoos, en Colombie britannique (Canada). « Nous ne mettrons pas de nouvelles terres en culture, car nous voulons préserver nos écosystèmes naturels », précise celui qui a permis la création de la première exploitation viticole détenue par un peuple autochtone en Amérique du Nord. Fondateur de Green Wine Future, Pancho Campo estime quant à lui que « l’industrie du vin doit apprendre des avancées réalisées dans d’autres secteurs de l’agro-alimentaire, et se focaliser sur la notion de réduction plutôt que sur celle d’adaptation ». Premier ressortissant chilien à avoir obtenu le titre de “Master of wine”, il est persuadé que « sans réduction ni efforts importants pour décarboner le secteur viticole, aucune mesure ne sera à même de participer efficacement à la lutte contre le changement climatique ».