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La bonne santé du sol est la condition sine qua non pour assurer la pérennité des écosystèmes terrestres, et donc de l’espèce humaine.
Le sol est notre meilleur allié, le garant de l’avenir de notre planète. Pourtant, il ne constitue pas une masse inerte, comme on le pense encore trop souvent. Il est sensible aux agressions extérieures, notamment liées aux activités humaines, en particulier dans les régions où l’agriculture conventionnelle a déjà fait des ravages.
Car le sol n’est pas uniquement composé d’éléments minéraux. Il recèle également des centaines d’espèces végétales et animales qui le font vivre, le nettoient et l’enrichissent. Environ un quart de la faune vit ainsi sous terre, produisant toutes sortes de nutriments essentiels à l’équilibre des écosystèmes. « Les sols en bonne santé nourrissent l’intégralité de la chaîne alimentaire. Cela concerne la nourriture que nous mangeons, l’eau que nous buvons, mais aussi l’air que nous respirons », explique Ronald Vargas, un responsable scientifique de la « Food and Agriculture Organization of the United Nations »(FAO), également membre du board du World Living Soils Forum. « Défendre et restaurer l’équilibre naturel des sols exige une action urgente, afin d’assurer la survie de tous les organismes vivants », poursuit l’expert dans une tribune à Euronews.
Un puits de carbone
La lutte contre le changement climatique est la mission de tous. Mais il est parfois difficile de s’investir concrètement dans une telle entreprise, tant les enjeux semblent immenses. Pourtant, chacun peut agir efficacement à son échelle, notamment en s’attachant à la défense des sols. Ainsi, la FAO insiste sur la nécessité d’introduire et de pérenniser des pratiques agricoles durables. Non seulement elles permettront de préserver les sols des effets catastrophiques des intrants chimiques, mais elles auront également un impact notable sur les émissions de gaz à effet de serre.
Rappelons que l’agriculture est responsable d’environ un tiers de ces émissions, derrière l’énergie, mais devant l’industrie, le BTP, ou encore les transports. Mais veiller à la bonne santé des sols a encore bien d’autres vertus. En effet, le sol ne produit pas seulement de la nourriture : il purifie les eaux de ruissellement, tout en stockant de grandes quantités de CO2. « Le sol peut potentiellement retenir 2,04 gigatonnes d’équivalent CO2, soit 34% des émissions totales de gaz à effet de serre », rappelle Ronald Vargas. Le sol empêche donc le CO2 d’être relâché dans l’atmosphère, avec les conséquences que l’on connaît.
Mais pour cela, encore faut-il que les sols soient en bonne santé et que les micro-organismes présents dans la terre puissent digérer tout ce carbone. D’où cette nécessité vitale pour l’espèce humaine de préserver l’une de ses plus grandes richesses, comme le résume très bien Ronald Vargas : « Il faut des milliers d’années pour qu’un sol sain se forme naturellement, ce qui signifie que leur protection est primordiale pour notre propre survie ».