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Alors que l’agriculture représente 75% de son PIB, l’Inde expérimente plusieurs solutions pour moderniser ses pratiques agricoles et obtenir de meilleurs rendements. Après avoir connu une modernisation sans précédent, notamment grâce à la mécanisation, le premier secteur du pays pourrait connaître une seconde révolution dans les prochaines années.
L’aquaponie
D’ici 2050, on estime que l’augmentation de la population indienne conduira à l’urbanisation de près de 70% des terres. Avec les techniques de production de l’agriculture conventionnelle, cette situation ne permettra pas de nourrir les 1,7 milliard d’habitants que devrait alors compter le pays. Dans ce contexte, l’aquaponie pourrait être une solution particulièrement intéressante. Ce système qui unit la culture de plantes et l’élevage de poissons allie hydroponie (culture hors-sol). Une solution parfaitement durable, dans la mesure où les déchets produits par les poissons sont directement utilisés pour nourrir les plantes. Au final, l’aquaponie permet de réduire la consommation en eau et en énergie tout en préservant les sols. Ces installations peuvent facilement être installées en milieu urbain, ce qui permettrait de ravitailler partiellement les villes grâce à de la nourriture produite localement.
Les espèces sentinelles
Également appelée sentinelle écologique, une espèce sentinelle est une plante dont la sensibilité aux plus infimes variations de l’environnement sert d’indicateur précoce aux changements plus durables d’un écosystème. Placées aux abords des champs, les sentinelles écologiques vont donner l’alarme grâce des signes de stress visibles à l’œil nu : jaunissement des feuilles, croissance ralentie, développement d’anticorps…Grâce aux espèces sentinelles, il est donc possible de détecter en amont une dégradation des sols, puis d’y apporter des solutions.
L’avènement des drones
A l’heure actuelle, les grands exploitants et les investisseurs du secteur agricole prennent leurs décisions en fonction d’études et de statistiques qui touchent aussi bien l’état des sols, la moyenne des précipitations, la taille des parcelles, l’exposition au soleil, ou encore les risques liés aux maladies. Toutes les données nécessaires à la prise de décision sont recueillies manuellement au niveau du sol ou via des satellites. Dans les deux cas, les coûts sont importants. Avec l’émergence des drones, il est désormais envisagé d’effectuer ces collectes de données à moindre coût et, surtout, en temps réel, puisque les délais d’intervention sur telle ou telle parcelle seraient extrêmement réduits.
Des capteurs qui détectent les maladies des plantes
Un nouveau type de capteur hyperspectral a fait son apparition sur les derniers modèles de smartphones. Il a non seulement l’avantage d’être bon marché mais, surtout, il permet aux agriculteurs d’obtenir des images extrêmement précises de leurs cultures via une application connectée à une base de données en perpétuelle évolution. Ils peuvent notamment repérer les signes avant-coureur d’une maladie qui toucherait les plantes pour mieux l’anticiper et y répondre de manière cohérente et proportionnée. Une bonne façon de réduire les pertes tout en limitant le recours aux intrants chimiques qui déstabilisent les sols. Une innovation que l’Inde étudie de près.