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Une étude de l’Inrae (Institut national de la recherche agronomique) démontre une présence accrue de micro-organismes dans les sols en agriculture biodynamique. Ces conclusions concernent notamment la viticulture, secteur en pointe dans ce domaine.
Le résultat est sans appel. Selon une méta-analyse menée par Amélie Christel, d’AgroParisTech, Pierre-Alain Maron et Lionel Ranjard, de l’Inrae de Dijon, les indicateurs biologiques du sol sont supérieurs de l’ordre de 70% en agriculture biodynamique par rapport à l’agriculture conventionnelle. Le bilan pour l’agriculture biologique est tout aussi encourageant.
L’étude française compile une centaine de publications scientifiques en lien avec les systèmes de culture conventionnelle, biologiques et biodynamiques. En effet, seules les observations adoptant une approche systémique, c’est-à-dire considérant un système agricole comme un tout, et non pas comme une partie isolée d’un écosystème, ont finalement été conservées. Les chercheurs ont par ailleurs noté que les études portant sur l’agriculture de conservation des sols étaient encore rares.
Plaidoyer pour la biodynamie
De manière générale, l’étude met en évidence le fait que les agricultures biodynamiques et biologiques améliorent la qualité des sols en matière d’abondance, de diversité, et de fonctions des micro-organismes. Les quantités de micro-organismes sont également supérieures d’environ 70% en biodynamie par rapport à une parcelle cultivée en agriculture conventionnelle. Du côté des bactéries et des champignons, les statistiques font ressortir une amélioration de l’activité de 54% en moyenne.
Les conclusions sont en revanche plus incertaines en ce qui concerne les vers de terre ou certains arthropodes, pour lesquels des résultats sans appel n’ont pas été constatés à ce jour. Autre élément intéressant : les indicateurs biologiques du sol sont renforcés de l’ordre de 43% en agriculture biodynamique par rapport à l’agriculture biologique.
Le cas de la viticulture
Secteur en pointe dans le domaine de la biodynamie, la viticulture est directement concernée par ces conclusions publiées dans la revue Environmental Chemistry Letters.
Les résultats ont donc été accueillis avec enthousiasme dans le milieu de la viticulture biodynamique. Ils viennent confirmer à plus large échelle ceux dévoilés quelques mois plus tôt par Lionel Ranjard. Le directeur de recherche en agroécologie à l’Inrae de Dijon avait en effet mis en évidence que l’activité des bactéries et des champignons était environ 30 fois plus stimulée dans des vignes appliquant les principes de la biodynamie que dans celles utilisant les méthodes conventionnelles. L’étude qui portait sur 75 parcelles en Alsace et en Bourgogne avait notamment démontré les impacts négatifs du travail au sol et du recours aux pesticides sur l’activité microbienne. A l’inverse, l’enherbement, les amendements organiques, et la restitution par les sarments ont, eux, des effets bénéfiques évidents. Reste à savoir si ces résultats sont dus aux fameuses préparations biodynamiques, ou à l’effet conjugué de multiples facteurs.