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Conte philosophique en avance sur son temps, le film de Coline Serreau sorti en 1996 imagine une planète où les humains auraient évolué vers une société totalement connectée à la nature.
Sur une planète lointaine, une civilisation humaine évoluée et égalitaire vit en parfaite harmonie avec la nature. Elle a abandonné les progrès techniques et le mode de vie hérité de la révolution industrielle pour une existence plus simple, dépourvue du superflu et concentrée sur l’essentiel. Grâce à ce retour à la terre, cette société sans chef ni hiérarchie a développé de nouvelles facultés, que ce soit la télépathie, ou encore la capacité de voyager dans le temps et l’espace. Elle vit surtout en paix et assure à ses membres une espérance de vie de plus de 250 ans.
Lors de la dernière réunion de planète, les différentes délégations font le constat que, depuis plus de 200 ans, aucun volontaire ne s’est proposé pour visiter la Terre, qui a plutôt une sale réputation. Guerres, famines, épidémies, pollution : la planète bleue ne fait pas envie à ces êtres au développement intellectuel et spirituel beaucoup plus avancé. Ils la jugent arriérée, corrompue, voire franchement incurable. Contre toute attente, Mila, une femme dans la fleur de l’âge, se propose d’aller sur place : ce qu’elle découvre dépasse les pires craintes de son peuple.
Une œuvre fantasque
Au moment de sa sortie en salles en septembre 1996, le film La Belle verte a été tièdement accueilli par le public. Il faut dire que le long-métrage de Coline Serreau – auteur de Trois hommes et un couffin – prenait la forme d’un conte philosophique plutôt fantasque, se rapprochant plus du réalisme magique de La Montagne sacrée d’Alejandro Jodorowsky que d’un récit d’anticipation ou de science-fiction classique. Sa dimension comique ne rendait pas non plus cet objet cinématographique immédiatement perceptible. Mais c’est surtout la critique qui s’en est donnée à cœur joie. Les Inrockuptibles évoquent à l’époque un « vieux discours faisandé », « une rêverie élégiaque néo-écolo clichetonneuse », pour un résultat « franchement déplaisant ».
Un quart de siècle plus tard, la mise en scène du film a assez mal vieilli, les acteurs ont toujours autant tendance à surjouer, et les rares effets spéciaux font désormais sourire. Les références appuyées à la spiritualité new age aussi, renforçant le côté hippie de cette civilisation extraterrestre en apparence primitive et pourtant si évoluée.
En avance sur son temps
Pour autant, dans le fond, le film avait vu juste. Le réchauffement climatique est devenu une réalité quotidienne, et la pollution de l’air, de l’eau, et des sols une menace pour l’ensemble de l’humanité. La technologie a démontré ses limites, tandis qu’une agriculture plus naturelle et moins mécanisée est en train de s’imposer dans les esprits. Fable écologiste peut-être un peu naïve, La Belle verte aborde des thèmes qui semblaient loufoques en 1996. Mais désormais, l’écologisme, le féminisme, le pacifisme, la défense de valeurs sociales et humanistes, la philosophie de la nature, l’anticonformisme, ou encore la décroissance sont autant de domaines qui sont pris très au sérieux, qu’on y adhère ou non. C’est d’ailleurs certainement ce qui explique que l’œuvre ait connu une seconde vie sur Internet, devenant même culte pour une communauté de fans. En 2009, à l’occasion de la sortie de La Belle verte en DVD, Coline Serreau dira d’ailleurs que son film avait certainement été « trop en avance sur son temps ».
La Belle verte de Coline Serreau, avec Vincent Lindon, James Thierrée, Samuel Tasinaje, Marion Cotillard, Claire Keim, Yolande Moreau, Patrick Timsit, et Denys Podalydès, 1h39
Conte philosophique en avance sur son temps, le film de Coline Serreau sorti en 1996 imagine une planète où les humains auraient évolué vers une société totalement connectée à la nature.
Sur une planète lointaine, une civilisation humaine évoluée et égalitaire vit en parfaite harmonie avec la nature. Elle a abandonné les progrès techniques et le mode de vie hérité de la révolution industrielle pour une existence plus simple, dépourvue du superflu et concentrée sur l’essentiel. Grâce à ce retour à la terre, cette société sans chef ni hiérarchie a développé de nouvelles facultés, que ce soit la télépathie, ou encore la capacité de voyager dans le temps et l’espace. Elle vit surtout en paix et assure à ses membres une espérance de vie de plus de 250 ans.
Lors de la dernière réunion de planète, les différentes délégations font le constat que, depuis plus de 200 ans, aucun volontaire ne s’est proposé pour visiter la Terre, qui a plutôt une sale réputation. Guerres, famines, épidémies, pollution : la planète bleue ne fait pas envie à ces êtres au développement intellectuel et spirituel beaucoup plus avancé. Ils la jugent arriérée, corrompue, voire franchement incurable. Contre toute attente, Mila, une femme dans la fleur de l’âge, se propose d’aller sur place : ce qu’elle découvre dépasse les pires craintes de son peuple.
Une œuvre fantasque
Au moment de sa sortie en salles en septembre 1996, le film La Belle verte a été tièdement accueilli par le public. Il faut dire que le long-métrage de Coline Serreau – auteur de Trois hommes et un couffin – prenait la forme d’un conte philosophique plutôt fantasque, se rapprochant plus du réalisme magique de La Montagne sacrée d’Alejandro Jodorowsky que d’un récit d’anticipation ou de science-fiction classique. Sa dimension comique ne rendait pas non plus cet objet cinématographique immédiatement perceptible. Mais c’est surtout la critique qui s’en est donnée à cœur joie. Les Inrockuptibles évoquent à l’époque un « vieux discours faisandé », « une rêverie élégiaque néo-écolo clichetonneuse », pour un résultat « franchement déplaisant ».
Un quart de siècle plus tard, la mise en scène du film a assez mal vieilli, les acteurs ont toujours autant tendance à surjouer, et les rares effets spéciaux font désormais sourire. Les références appuyées à la spiritualité new age aussi, renforçant le côté hippie de cette civilisation extraterrestre en apparence primitive et pourtant si évoluée.
En avance sur son temps
Pour autant, dans le fond, le film avait vu juste. Le réchauffement climatique est devenu une réalité quotidienne, et la pollution de l’air, de l’eau, et des sols une menace pour l’ensemble de l’humanité. La technologie a démontré ses limites, tandis qu’une agriculture plus naturelle et moins mécanisée est en train de s’imposer dans les esprits. Fable écologiste peut-être un peu naïve, La Belle verte aborde des thèmes qui semblaient loufoques en 1996. Mais désormais, l’écologisme, le féminisme, le pacifisme, la défense de valeurs sociales et humanistes, la philosophie de la nature, l’anticonformisme, ou encore la décroissance sont autant de domaines qui sont pris très au sérieux, qu’on y adhère ou non. C’est d’ailleurs certainement ce qui explique que l’œuvre ait connu une seconde vie sur Internet, devenant même culte pour une communauté de fans. En 2009, à l’occasion de la sortie de La Belle verte en DVD, Coline Serreau dira d’ailleurs que son film avait certainement été « trop en avance sur son temps ».
La Belle verte de Coline Serreau, avec Vincent Lindon, James Thierrée, Samuel Tasinaje, Marion Cotillard, Claire Keim, Yolande Moreau, Patrick Timsit, et Denys Podalydès, 1h39