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Diffusé au festival du film indépendant de Tribeca aux Etats-Unis puis sur Netflix, ce documentaire qui a remporté un large succès public explique pourquoi le sol peut être la clé du combat contre le changement climatique.
Ian Somerhalder, Gisele Bündchen, Woody Harrelson, Patricia Arquette…La liste de ces acteurs aurait été parfaite pour le casting d’un blockbuster américain. Mais non : toutes ces célébrités sont à l’affiche d’un documentaire écologique. “Kiss the ground”, tourné en 2019 par le couple de réalisateurs Josh et Rebecca Tickell, pour l’association américaine du même nom, a l’ambition de montrer que l’agriculture régénératrice a le pouvoir de mettre fin une bonne fois pour toutes au réchauffement climatique.
Le documentaire d’un peu plus d’une heure, au rythme frénétique grâce à une bande originale efficace et percutante, aux images léchées et aux effets spéciaux presque poétiques, démarre par un constat en forme de réquisitoire : depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’espèce humaine a empoisonné ses sols, jusqu’à littéralement les réduire en poussière. En cause, le surlabourage, l’utilisation à outrance des pesticides et des engrais chimiques, l’industrialisation et la spécialisation massive de l’agriculture…Conséquence, les sols sont de moins en moins fertiles malgré toutes les avancées technologiques et les efforts scientifiques.
La disparition des terres cultivables d’ici 2080
A tel point qu’aujourd’hui, il faut avoir recours à trois fois plus d’engrais qu’en 1960 pour cultiver une même tonne de maïs aux Etats-Unis. Et l’horloge tourne. Si rien n’est fait, les terres arables auront totalement disparu de la surface de la Terre d’ici 60 ans. Pourtant, il existe des solutions efficaces, rapides et peu chères pour restaurer les terres dégradées et faciliter la captation du carbone, indispensable à toute forme de vie.
L’ensemble de ces moyens forme ce qu’on appelle communément “l’agriculture régénératrice”. Grâce à des images saisissantes de la NASA et de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), le film montre très bien comment le sol est la pièce manquante du puzzle climatique. En régénérant les sols, c’est-à-dire en les rendant à nouveau fertiles, nous pourrions équilibrer le climat, reconstituer les réserves d’eau, maintenir les espèces en voie d’extinction et mieux nourrir l’ensemble de l’espèce humaine.
Des pratiques vertueuses partout dans le monde
Pour atteindre cet objectif, “Kiss the ground” fait la liste des pratiques à mettre en œuvre par les agriculteurs : le retour à des systèmes sans labour, la diversification des cultures, le pâturage libre et planifié du bétail dans les prairies, la permaculture, le couvert végétal des terres non cultivées…Le film évoque aussi les réflexes à adopter par tous les citoyens, comme le compost, une alimentation issue d’une agriculture éthique ou le tri sélectif. De San Francisco à la Chine, du Zimbabwe au Dakota du Nord, le documentaire montre une foule d’exemples et prouve leur efficacité à travers des animations pédagogiques.
Associer toutes ces pratiques permettrait aux sols de capturer la majorité du carbone dans l’atmosphère et ainsi de stopper le réchauffement climatique, voire même d’en inverser certains effets. Après avoir visionné « Kiss the ground », vous pourriez avoir vraiment envie d’embrasser le sol, qui pourrait être notre sauveur à tous, juste là, sous nos pieds.