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Immense réservoir de biodiversité, la forêt est un espace à la fois nourricier et protecteur pour des centaines d’espèces végétales et animales.
On a souvent tendance à associer la notion de biodiversité à une sorte de jungle exotique impénétrable qui abriterait des centaines d’espèces différentes. En réalité, il ne faut pas aller bien loin pour observer la biodiversité et les dangers qui la guettent. Contraction des termes « biologique » et « diversité », elle englobe l’ensemble des écosystèmes et des êtres vivants qui les peuplent, qu’il s’agisse d’espèces végétales ou animales.
La richesse de la biodiversité réside dans la multiformité de la faune et de la flore, dont certaines espèces sont endémiques, c’est-à-dire qu’elles n’ont colonisé qu’une région très spécifique du globe. La biodiversité est essentielle à la vie sur Terre, car plus un écosystème est riche, plus il sera résilient face aux agressions extérieures. A ce titre, la forêt constitue une sorte de sanctuaire naturel. Cet espace à la fois nourricier et protecteur rassemble une grande variété d’espèces qui vivent selon des relations de symbiose, de concurrence, ou de prédation. Mais attention : si vous retirez un maillon, l’ensemble de la chaîne est perturbé, avec le risque de voir tout un écosystème s’effondrer. C’est ce que l’on observe par exemple avec certaines plantations sylvicoles monospécifiques, particulièrement vulnérables aux pathogènes.
20% des émissions françaises de CO2 compensées par la forêt
Véritable puits de carbone, la forêt est donc un immense réservoir de biodiversité. Mais plus de la moitié (54%) des forêts du monde se trouvent uniquement dans cinq pays : la Russie, le Brésil, le Canada, les États-Unis et la Chine, ce qui correspond à un total de plus de 4 milliards d’hectares. De son côté, la France métropolitaine compte 17 millions d’hectares de forêt, qui recouvrent pratiquement un tiers du territoire. Et la bonne nouvelle, c’est que ce poumon vert ne cesse de gagner du terrain : les espaces boisés ont plus que doublé en moins de deux siècles. On y trouve 138 essences d’arbres, 72% des espèces végétales présentes sur le territoire, 73 espèces de mammifères et 120 espèces d’oiseaux. Au total, 30% de la biodiversité nationale est abritée dans les forêts de France métropolitaine. Aujourd’hui, on estime que la filière forêt-bois permet de compenser environ 20% des émissions françaises de CO2. Elle joue ainsi un rôle majeur en matière d’atténuation du changement climatique.
Maintenir une bonne fertilité des sols
Pour maintenir les équilibres dans l’écosystème complexe et fragile d’une forêt, il faut avant tout accentuer la conservation des habitats naturels. Une portion de forêt ancienne, un arbre mort, ou une souche sont autant de lieux de vie pour des espèces végétales et animales qui vont renforcer la résistance de l’écosystème à grande échelle. Une bonne fertilité des sols assurée par la production d’humus est également une condition sine qua non pour le maintien de la biodiversité. La décomposition lente du couvert végétal (feuilles, bois mort, enveloppes de fruits…) est assurée par la faune micro-organique, dont la vitalité est un excellent indicateur de la qualité des sols, et donc de l’état d’une forêt. A l’inverse, si le sous-bois est systématiquement débarrassé de son couvert végétal, les sols finiront par s’appauvrir et ne seront plus capables d’accueillir telle ou telle espèce végétale ou animale. Enfin, l’adaptation des interventions humaines a un impact décisif, comme par exemple la prévision des périodes de coupe de bois en fonction des périodes de reproduction.