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Dans cette région du globe, plusieurs études démontrent que les pratiques agricoles traditionnelles dégradent les sols, réduisent les réserves en eaux souterraines et augmentent les émissions de gaz à effet de serre.
Les effets délétères de l’agriculture conventionnelle ne sont pas l’apanage des pays industrialisés. En Asie du sud, région qui abrite près de 25% de la population mondiale, ce sont principalement les cultures du riz et du blé qui posent problème. La plupart des paysans y exploitent de petites parcelles de manière intensive, sans toujours avoir recours à la force mécanique ou aux produits phytosanitaires.
Mais plusieurs études récentes mettent en évidence la dégradation alarmante des sols, ainsi que la pression excessive sur les réserves en eaux souterraines, et l’augmentation inquiétante des émissions de gaz à effet de serre. C’est par exemple le cas dans le nord de l’Inde où, pour faire face à l’augmentation de la population et donc de la demande en riz et en blé, l’irrigation a été poussée à son maximum, entraînant des effets catastrophiques qu’il convient désormais d’enrayer, afin d’éviter que la terre se retrouve dans l’incapacité de produire quoi que ce soit.
Des solutions agroécologiques
Des solutions existent, et elles commencent à faire leurs preuves dans la région. Parmi elles, l’abandon du labour permet la régénération de la biomasse et, par la même occasion, l’amélioration de la santé des sols. Cette technique implique généralement le recours au paillage et à la plantation de cultures intermédiaires. Elles serviront de couvert végétal, apportant ainsi les nutriments – et notamment l’azote – nécessaires à la parcelle, en limitant les apports d’intrants, en particulier chimiques. Ces bonnes pratiques agricoles impliquent également l’amélioration des systèmes d’irrigation et la limitation de leur usage au strict nécessaire, l’optimisation de l’emploi de fertilisants – si possible naturels –, ainsi que la mise en place de rotations longues et de cultures associées.
Un impact environnemental positif
Cette révolution agroécologique a un impact positif d’un point de vue environnemental. Les études mettent en évidence une régénération progressive de la biomasse, le retour de la biodiversité, ou encore la baisse effective des quantités d’eau utilisées. L’incidence sur la production de gaz à effet de serre est, elle aussi, très encourageante.
Grâce à ces bonnes pratiques agricoles, certaines parcelles ont affiché une augmentation de 36% du taux de carbone dans le sol, ce qui représente 18 tonnes de carbone piégées en plus par hectare, soit une baisse significative des émissions de méthane de 12%.
Les fermiers n’ont dû faire face à aucun coût supplémentaire et ont même augmenté les rendements à des degrés divers selon les terrains et les cultures en réduisant leurs dépenses grâce à la réduction des intrants. Une étude menée dans le nord de l’Inde démontre ainsi que ces nouvelles techniques plus respectueuses de l’environnement ont permis d’augmenter la production de blé d’une demie-tonne à l’hectare, tout en améliorant la qualité des sols de 30%, et en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de plus de 60%.