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Co-fondateur de Woodeum-WO2, une entreprise pionnière dans la construction bas carbone, Guillaume Poitrinal publie un manifeste destiné à tous ceux qui pensent que notre planète est définitivement condamnée.
En 2014, Guillaume Poitrinal faisait la une de la presse économique, qui s’interrogeait sur son nouveau projet de carrière. Ancien PDG d’Unibail-Rodamco, cet entrepreneur, alors âgé de 47 ans, venait d’annoncer qu’il quittait une position confortable et enviée de patron du CAC 40 pour créer une start-up spécialisée dans la construction immobilière écologique. Si beaucoup ne comprenaient pas le sens de cette démarche, certains le prenaient même pour un illuminé… Et presque tous ne donnaient que quelques mois d’espérance de vie à sa nouvelle société.
Huit ans plus tard, force est de constater que le désormais quinquagénaire avait vu juste. Woodeum-WO2 réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires annuel de plus de 400 millions d’euros, livre un millier d’appartements neufs par an, et construit 300.000 m2 de bureaux dans le Grand Paris. Avec une particularité de taille : ces immeubles sont tous construits en bois, et utilisent des technologies d’avant-garde, auxquelles sont associées des architectes de renom et les meilleurs charpentiers de France. Aujourd’hui, Guillaume Poitrinal fait un premier bilan de son expérience dans un livre-choc qui s’oppose à l’idée de décroissance, et qui entend promouvoir un autre avenir plus écologique et moins défaitiste.
Une solution par le haut
Dans le prologue de Pour en finir avec l’apocalypse. Une écologie de l’action, Guillaume Poitrinal annonce clairement ses intentions et ses motivations. « Cet essai est un manifeste dont l’objectif est de redonner espoir à tous ceux qui croient que la planète est condamnée, qu’il n’y a plus rien à faire que de se préparer à l’apocalypse ou, pour les moins pessimistes, à la grande pauvreté », écrit-il.
« Mon ambition, c’est aussi de donner le goût d’entreprendre à tous les talents qui pourraient s’épanouir en faisant éclore les solutions technologiques qui permettront à la planète de surmonter le défi écologique, et de reprendre le chemin d’une croissance économique vertueuse ». Si l’ancien patron d’Unibail-Rodamco martèle que « la planète se réchauffe à cause de l’activité humaine », et insiste sur le fait qu’il y a bien « urgence à se remettre en question pour éviter le pire », il n’en reste pas moins persuadé qu’une solution par le haut est encore possible. A condition, toutefois, de se mettre à l’ouvrage sans plus tarder.
Écologie et croissance
Véritable acteur de la transition écologique, Guillaume Poitrinal propose ainsi de transformer les villes, en mettant un terme au principe qui prévoit que « rien de ce qui pourrait paraître ancien ne disparaisse ». Selon lui, il ne faut pas seulement construire de nouveaux bâtiments bas carbone, mais également être prêt à détruire, reconstruire, et repenser des quartiers entiers, afin qu’ils soient en capacité d’atteindre la neutralité carbone. Le co-fondateur de Woodeum-WO2 milite aussi pour la création d’un « grand thermomètre mondial de mesure indépendante et indiscutable de l’empreinte carbone de chaque produit », qui permettrait d’y voir plus clair, en intégrant directement l’impact environnemental lié à la mondialisation.
Autre point important : l’implication directe du consommateur, qui doit « entrer dans l’arène pour exiger son droit et son envie de mieux consommer ». Enfin, il propose de « remettre de l’ordre dans l’échelle de nos priorités écologiques », notamment en réorientant l’argent investi dans des projets incertains vers des solutions connues, efficaces, et durables. Guillaume Poitrinal défend notamment la filière agro-sylvicole, car il considère le bois comme la ressource de l’avenir. Avec ce livre, Guillaume Poitrinal nage en tout cas à contre-courant, démontrant qu’il est possible de mener de front écologie et croissance, à condition de le faire de manière sincère, consciente, et déterminée.
Pour en finir avec l’apocalypse. Une écologie de l’action, de Guillaume Poitrinal, éd. Stock