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Le documentaire d’Aïssa Maïga raconte l’histoire du village de Tatiste, dont les habitants se battent pour avoir accès à l’eau par la construction d’un forage. Un film salué par la critique pour son récit original et fort.
Tatiste. Nord du Niger. C’est là que depuis des années, tout un village de la communauté des Peuls Wodaabe – un des derniers peuples nomades au monde – se bat pour sauver ses biens les plus précieux : la terre et l’eau. A cause du réchauffement climatique, les grandes étendues arides de la région – presque lunaires – se sont encore un peu plus asséchées, alors qu’elles sont à la base d’une agriculture pastorale millénaire.
Tous les jours, femmes et enfants parcourent donc des dizaines de kilomètres pour aller puiser de l’eau. Au détriment de leur éducation, de leur santé et de leur sécurité. Les plus jeunes manquent souvent l’école pour aller au puits sous un soleil harassant et au risque d’être attaqués par des groupes djihadistes, très actifs sur cette partie du continent.
Le réchauffement climatique à hauteur d’hommes et de femmes
Pourtant, la région de l’Azawagh où la pluviométrie a drastiquement baissé ces trente dernières années est assise sur une petite mine d’or souterraine. Dans le sous-sol, le lac aquifère recèle plusieurs millions de mètres cubes d’eau. Il suffirait d’un forage pour la puiser. Les habitants vont alors tout faire pour obtenir cet équipement, malgré les obstacles techniques et administratifs.
Le film suit pendant quatre ans le quotidien de la jeune Houlaye, 14 ans, qui doit garder ses frères et sœurs pendant que ses parents vont chercher de l’eau et des pâturages fertiles pour faire paître des troupeaux de plus en plus parsemés. Sans voix off ni interview explicative face caméra, pour mettre en valeur ce témoignage précieux.
C’est cette histoire de courage et de résilience que raconte la réalisatrice d’origine malienne et sénégalaise Aïssa Maïga dans son documentaire sorti en salles le 10 novembre 2021 et présenté à Cannes lors du dernier festival. Avec un objectif : témoigner du réchauffement climatique « à hauteur humaine », en montrant comment les conditions de vie des populations se sont dégradées en seulement quelques années.